Taux d'obsolescence - le prêt à jeter

 

On nous parle de plus en plus de l’obsolescence programmée des objets, félicité procédé qui serait en définitive la seule manière de pérenniser l’économie de marché. De l’entretenir, de le doper. Que cela nous convient ou pas quelle tête ferait notre économie si par exemple l’automobile que nous achetions serait garantie 25 ans ? Certes nous afficherions un sourire béât, mais il y a fort à parier que nous aurions le plus grand mal à boucler nos fins de mois. Question de modèle diront les économistes. Allez, aujourd’hui le taux d’obsolescence de la voiture est programmé sur 12 ans, le téléviseur sur 5, le laptop sur 3, le smartphone sur 2, le logiciel n’en parlons pas, et encore, en voyant large et en ayant un maniement relativement précautionneux de l’objet en question. Mais revenons un instant à cette économie de marché qui ne pourrait donc survivre en l’état à un changement de modèle économique, où l’on créerait en permanence des besoins qui la doperait sous peine de rencontrer les pires catastrophes. Pour qui d’ailleurs seraient-elles le plus dommageables ces catastrophes, pour les tenants du marché ou pour les consommateurs ? Les deux mon capitaine ! Entonne encore un aréopage d’économistes qui ne jurent sur ses grands dieux qu’il n’est point de salut sans une activité hyper-productiviste. Nous péririons tous dans d’effroyables convulsions jusqu’au trépas récessionniste. D’autres voix s’élèvent pourtant en dénonçant l’indigence imaginative, de bon sens, voire de bonne gouvernance de nos élites. Ah, nos chères élites ! Le politique ne s’est plus inventé, impuissant, il est à la botte d’une économie qui semble pourtant promise à des lendemains désenchantés. Alors quoi ? J’entends par là des voix qui scandent « changeons de paradigme ! », par ici des « osons la décroissance ! » En attendant certains acteurs économiques nous promettent l’obsolescence déprogrammée. Ouf !