Niki de Saint-Phalle (1930 - 2002)

L’exubérance féminine triomphe dans toute l’œuvre de l’artiste, les Nanas en seront l’ultime représentation en faisant de la femme toute la symbolique d’une puissance à la fois sexuelle, forte, joyeuse et ludique. Cependant, ne nous trompons pas sur l’intention de la sculptrice, elle décide un beau jour de l’année 1965 de prétendre par cette véritable explosion des formes et des couleurs à nous faire la démonstration du féminisme qui l’imprègne alors. Il est déjà loin le temps du mannequinat pour Vogue, de la révélation que fût ce choix de sa résolution d’être une artiste au moment le plus sombre de son existence, loin aussi les performances qui la feront connaître d’un publique restreint mais qui lui apporteront une médiatisation internationale par leur audace, les Tirs.

Mais revenons à l’opulence, à la liberté chromatique des Nanas, sa lecture de l’œuvre de Simone de Beauvoir « Le Deuxième Sexe » va être aussi un catalyseur, elle adopte donc un point de vue existentialiste, voulant se débarrasser de l’enfermement dans la condition féminine (« La Toilette ») et devenir une héroïne d’un monde à réinventer où la femme ne serait pas l’égal de l’homme mais plutôt son supérieur.

Cette volonté de s’affirmer comme supérieure à l’homme transparaît dans sa folie des grandeurs, ses Nanas démesurées, son jardin aux sculptures gigantesques et « Gaudiesque » le « Jardin des Tarots ». Selon Niki de Saint-Phalle, ses « sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d’aujourd’hui, la femme au pouvoir. »