Cindy Sherman (1954 - )

Elle se voyait peintre, elle sera photographe. C’est à travers la pellicule qu’elle créera son manifeste féministe. Artiste et photographe donc, elle répète inlassablement à travers tout son corpus qu’il est à comprendre comme de l’art conceptuel qui ne cherche nullement à satisfaire une esthétique, pas plus qu’à documenter une réalité. Plus proche de Duchamp que de Warhol ses créations s’inscrivent dans une tendance fictionnelle.

 

Aussi, nul besoin de modèles, elle incarnera seule une galerie de personnages archétypaux qui interrogent les stéréotypes culturels, en particulier ceux du féminin. Son œuvre n’essaye pas de montrer qui elle est, mais à explorer comment l’identité et le genre sont construites et représentées socialement.

 

Dans ses mises en scène pictural le spectateur découvre un véritable kaléidoscope d’influences cinématographiques, publicitaires mais encore des magazines de mode. Cindy Sherman, pourtant devenue tôt l’égérie de Louis Vuitton, refuse toute identité à ses photographies, elles sont « Untitled » et doivent rester libres de toute interprétation. La photographie, pour elle, est le médium qui permet à ses performances théâtrales de prendre tout leur sens et de devenir des images qui interrogent et surprennent le spectateur.